La fille du miroir - Chapitre 1

Ce corps mouvant devant elle s'observait, mais ce n'était pas elle. C'était impossible.

La forme devant elle, qui en aucun cas n'était elle, lui ressemblait. Mais quelque chose clochait. Pourtant, la reproduction était parfaite. Trop parfaite. Là était le problème. Elle était trop parfaite. C'était elle, sans tous ces défauts. Sa peau, bien que lisse d'origine, l'était trop. Ces cheveux étaient trop éclatants. Ses dents trop blanches. Ses yeux trop brillants. Ses lèvres trop pulpeuses. Son corps trop parfait.

Aucune chance qu'une simple balade en foret l'ait rendue comme cela.

Ce n'était pas elle qu'elle voyait dans le reflet, c'était autre chose. Une créature qu'elle ne serait jamais.

Mais elle ne savait pas comment réagir face à ça. Le corps semblait être le sien. Se mouvant en même temps qu'elle.

"-Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que tu es ?"

La bouche du reflet ne bougea pas, mais, insensible à sa question le corps se déplaçait comme s'il savait déjà tout ce qu'elle allait faire.

Elle finit par douter, une nouvelle fois, de ce qu'elle avait en face d'elle. Peut-être était-ce bien elle après tout.

Comme toute personne normale, Aube pris la fuite sans se retourner. Le chemin ne lui prit que quelques minutes à faire en sens inverse et le soleil, descendu entre les arbres éclairait sa route d'une magnifique lumière orangée.

2 jours plus tard elle se décida enfin à retourner voir ce qu'elle avait vu. Elle y avait réfléchi en boucle. Que pouvait il lui arriver ? Il ne c'était rien passé et elle avait juste vu son reflet dans un miroir. Aucune raison de paniquer en somme.

Mais elle avait le don d'imaginer des histoires impossibles et de ce faire peur toute seule, et ce depuis son plus jeune âge. Elle devrait y être habituée. Pete elle faisait des paralysies du sommeil toutes les nuits et passait ses journées à halluciner et paranoïer sur toutes sortes de monstres pouvant se trouver à ses côtés. Elle en était arrivée à un point où aller se coucher était un calvaire tant la peur lui contractait le ventre. Tout les soirs elles allait se coucher en se disant qu'il ne se passerait rien. Toutes les nuits elle se réveillait asphyxiée par le monstre qui se trouvait au dessus d'elle. Un peu comme dans le Horla avec son fameux monstre de la nuit imaginaire.

En voyant le chemin défiler elle ne pouvait s'empêcher de voir toute sortes de créatures parader dans le noir. Aucune sûrement ne devait être réelle. Mais c'est la même sensation que l'on ressens le soir en éteignant sa lumière. On imagine toutes sortes de créatures prêtes à nous... A nous quoi d'ailleurs ? Non tuer ? Nous lécher les pieds ? Quoi qu'il en soit, on ne peut pas s'empêcher de sauter sur son lit le plus vite possible. Ou comme ces soirs ou enfermé dans le noir, en terrain pourtant connu, nous imaginons toutes sortes de choses. Dessinant un visage à base d'ombres et créant un corps avec une pile d'habits.

L'ombre de la clairière se dessinait devant elle et elle put immédiatement reconnaître le bruit de l'eau. En y regardant de plus près, l'endroit était paradisiaque. Elle n'avait toujours pas trouvé la source de l'eau, mais bien qu'étrange, elle était force de constater que son était tout ce qu'il y avait de plus apaisant. L'herbe qui poussait en ce lieu était des plus chatoyante et de magnifique fleurs prenait naissance par endroit. La clairière était bordée d'arbres couvert de lierre et de lichen. Leurs feuilles créaient des zones d'ombres à des endroits stratégiques. La seule chose qui manquait à ce lieu était une source fraîche ! Qui devait bien exister, mais qui était cachée...

Pourtant Aube sentait encore cette sensation étrange l'envahir. Elle avait encore l'impression que les bêtes les plus cruelles se tapissent dans l'ombre prêtes à ressurgir au moment propice.

Mais il n'y avait aucune ombre qui aurait pu cacher ce genre de choses en ce lieu. Elle se sentait comme un papillon se sentirait à l'abri dans son cocon de soie. Mais ces bêtes étaient là quelque part. Elles la fixaient et suivaient ces moindres mouvement. Elle ne savait pas quoi ressentir en cet instant, partagée entre deux sentiments contraire. Comment avoir peur de se faire attaquer tout en se sentant en sécurité ?

Elle savait que quelque chose la guettait derrière ces arbres. Que les pires montres utilisaient juste le bonheur pour se cacher et prendre des forces.

La paranoïa reprenait le dessus.

La magnifique jeune fille décida alors de se mettre en mouvement pour disperser ses doutes.

Ses pas eurent l'effet esconté. Tout se dispersait dans l'herbe verte, fuyant pour rejoindre la nature qui l'avait mise au monde.

Soudain, elle se souvient d'un endroit dans la clairière. Un endroit qu'elle avait vu une fois déjà et qui l'effrayait plus que tout. L'endroit.

Elle fit quelques pas de plus en direction du miroir. Mais il n'y avait rien. Juste du vide.

Alors elle se remit en mouvement dans cette direction. Et il apparu comme par magie devant ses yeux. Comme si une ombre jusqu'à lors était la devant pour le cacher des regards curieux, l'air s'est coupé en deux devant ses yeux afin de faire une place à l'objet de malheur. Elle a entendu le son du déchirement dans l'air telle une plainte.

Et son reflet lui est apparu, plus vrai que jamais.

"- Tu n'est pas moi. Tu ne peux pas être moi.

- Je ne suis pas toi."

La réponse la pris au dépourvu. Elle ne sut quoi faire, quoi dire. Elle resta bloquée sous le choc.

Elle ne sut comment réagir. En temps normal elle détestait les film fantastique. Et elle n'avait vu ça que dans ces films lui faisant horreur. La chose se trouvant en face d'elle n'avait pas l'air méchante.

"Je ne suis pas une chose. Mais tu as raison je ne te veux aucun mal, quoi que je pourrais bien m'énerver si tu continues à penser ça de moi...

- Co.. comment... comment as tu pu savoir ça ?

- Je ne suis pas aussi différente de toi que tu le penses chérie..."

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