La fille du miroir - Chapitre 2.2

"Elle n'était pas si méchante que ça finalement. Du moins à première vue."


Nous avons continué à rire et a discuter. Nous nous entendions mieux que ce que j'aurai imaginée et nous partagions de nombreux points communs.

Il était à vrai dire très facile de discuter avec elle et les discutions ne se révélaient jamais être gênantes ou ennuyantes car elle disposait d'une culture inimaginable. Peu importe le sujet elle le connaissait comme si elle avait passée des années à l'étudier. Elle ne cesserai jamais de m'étonner.

Nous avions beaucoup de centres d'intérêts communs : nous aimions toutes les deux le cinéma et la photographie, l'art de capturer une fraction de temps, nous aimions toutes les deux la philosophie, la psychologie... Et tout ce qui touchait au comportement humain et à la pensée.

On devait être faites pour se rencontrer !

Nous nous racontions toutes sortes de légendes et de mythe. Et je dois dire que j'adorais ça ! Tout ce qu'elle disait me passionnait et elle avait une culture qui dépassait tout ce que j'avais déjà vu.

Tout à coup une ville légende indienne que n'avait racontée ma grand-mère m'est revenue en tête.

"Je vais te raconter une vieille légende, qui remonte à mon enfance pour moi, qui remonte à la création du monde pour d'autres.
Certains disent meme que l'histoire des taureaux est plus vieille que le monde.
Il est vrai que certain la connaissent déjà ou en ont déjà entendu parler : dans des livres par exemple. Mais l'histoire est bien plus profonde encore.

A l'origine du monde il n'y avait rien qu'une boule de chaleur extrême entourée de vide. Puis un élément à fait que cette boule à commencer à se distandre pour donner naissance au big bang.

L'histoire que vous aller lire est celle qui a créer l'univers.

A l'interieur de cette infime boule se trouvait un taureau, un taureau noirci par la chaleur et extrêmement bon, c'est lui qui maintenait la boule de chaleur à une chaleur extrême, la chaleur de son propre coeur. Son noir n'était pourtant pas d'un noir cramoisi comme on pourrait s'y attendre mais d'un noir qui montrait les centaines d'étoiles qui allaient donner naissance à la vie. Mais un jour sans faire attention à l'endroit dans lequel il se trouvait il attegni l'extrémité de la boule et la perfora avec ses cornes immenses.
De l'autre côté se trouvait un taureau bien différent. Dans le vide et le froid immense de ce qu'allait devenir l'espace se trouvait un autre taureau. Un taureau aussi mauvais que le premier était bon. Rien ne pouvait vivre en sa présence. Un jour il vit un autre taureau arriver dans son territoire et sans même y réfléchir à deux fois il lui fonça dessus. Les deux taureaux commencèrent alors un combat à mort qui dure encore aujourd'hui. Durant ce combat le vide entra d'abord dans la bulle de chaleur avant d'en ressortir métamorphosé : il se trouvait à présent dans tous les atomes et tous les atomes contenaient à présent du vide.

Mais la bataille continua et tous les atomes se mirent alors à se disperser dans l'univers entier tandis que celui-ci se mis à s'expandre.
La bataille entre le bien et le mal dure encore aujourd'hui. Le taureau noir a créé la vie tandis que le taureau blanc la détruit.
Mais l'un ne peux pas être sans l'autre : le taureau noir est à l'origine de la chaleur qui maintient la vie et le taureau noir est à l'origine du vide qu'il y a dans tous les atomes. Il ne faut en aucun cas que l'un des taureaux l'emporte sur l'autre car dans ce cas l'équilibre serait rompu et la vie cesserait d'être.

- Un auteur que j'aime beaucoup a dit "il n'y a point de mal sans bien tout comme il n'y a point de bien sans mal".

- C'est une très belle citation.

- C'est une très belle histoire.

- J'ai des origines indiennes tu sais ? Tsa-la-ghi pour être précise.

- Je m'en serai doutée.

- Comment ça ?

- Tu as cette culture, ces croyances qui te sont spécifiques, et tu as un respect hors norme pour absolument tout.

- Dans notre culture on pense que les esprits se trouvent partout : dans les être humains, dans les animaux, dans les plantes, dans la forêt ou même la montagne. Donner un coup de pied dans une pierre c'est peut-être frapper son arrière-grand-mère. Et c'est inconcevable. On doit nos vies à nos ancêtres. On leur doit le respect.

- C'est une bien noble pensée.

- Plus de gens devraient penser comme cela.

- Mais pourtant les pierres ne sont pas en vie.

- Comment peux-tu en être certaine ?

- La science.

- La science nous prouve seulement que nous ne savons rien du tout. Socrate a dit "la seule chose que je sais c'est que je ne sais rien". Et il avait bien raison, depuis l'antiquité nous ne cessons de prouver ces dires. En attendant, je préfère tout respecter. Ne rien détruire. Remercier la terre et mes ancêtres pour ce que je possède.

- Tout ça me fait penser au pari de Pascal. Il a cherché à savoir s'il fallait croire en dieux ou non. Et sa conclusion est que oui : si Dieu n’existe pas, le croyant et le non croyant ne perdent rien ou presque. Par contre, si Dieu existe, le croyant gagne le paradis tandis que le non croyant est enfermé en enfer pour l’éternité. Le non croyant perd ou ne gagne rien. Le croyant gagne ou ne perd rien. Alors il vaut mieux croire en dieux que ne pas y croire.

- Et bien dans mon cas, il vaut mieux respecter la nature que la haïr."

Elle a semblé réfléchir quelques minutes.

"Qu'est ce que le mal pour toi ?

- Comment ça ?

- Dans ta légende le mal est nécessaire n'est-ce pas ?

- C'est exact.

- Alors que ferais-tu si tu apprenait que j'étais mauvaise ?

- Je ne sais pas ?

- Qu'est ce qui est mauvais pour toi ?"

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