L'idée d'inconscient exclut-elle t'idée de liberté ? - Philosophie
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L’inconscient, en philosophie, est ce qui est dépourvu de conscience, la partie de lui-même que le sujet ne connaît pas.
La liberté quant-à-elle est le pouvoir propre à l’homme de pouvoir d’être la cause de ses actes, de pouvoir choisir entre le bien et le mal.
L’inconscient permet-il à l’homme d’être plu libre de ses actes ou bien, au contraire, le détermine t’il, et si tel est le cas exclut-il toute liberté ?
L’idée d’inconscient exclut-elle l’idée de liberté ?
Pour commencer, quelles sont les différentes visions de l’inconscient ? Ensuite, qu’est ce que l’idée de liberté et qu’est ce que le déterminisme psychique ? Enfin, l’idée d’inconscient est elle compatible à l’idée de liberté ?
Pour commencer, nous allons définir ce que signifie être inconscient.
Selon Lacan “l’inconscient est ce chapitre de mon histoire marqué par un blanc ou occupé par un mensonge : c’est le chapitre censuré. Mais la vérité peut être retrouvée, elle est souvent déjà écrite ailleurs.”, l’inconscient est pour lui un refoulement du passé afin d’oublier un événement traumatique. Notre conscience oublie, mais notre inconscient sait la vérité. Le véritable travail est alors de retrouver la vérité. Et cette vérité peut revenir avec dans nos actes, avec des documents, des histoires.. Cette vision même de l’inconscient a vu le jour avec Freud, lorsqu’il a créé la psychanalyse. Après s’être occupé d’une patiente atteinte d’hystérie il c’est rendu compte que ses problèmes venaient de son inconscient. Et que par conséquent les phénomènes psychiques, pensées, comportements... les plus irrationnels pouvaient avoir un sens inconscient. Ce psychique inconscient déterminerait nos actes. Il dit à ce sujet : “l’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité” car en psychanalyse, le conscient et l’inconscient s’opposent et tout ce que’ nous pouvons faire c’est essayer de les comprendre. Le conscient serait une illusion de la réalité alors que l’inconscient déterminerait nos actions réelles. Cette citation pourrait donc être vue comme un retrait du libre-arbitre jusqu’à lors accordé à l’homme.
Or, pour Leibniz ou Bergson, l’inconscient est tout autre. Il se résume en un tri inconscient des détails au profit de concepts c’est à dire une simplification générale des Idées qui ne garde que leur aspect le plus brutal, le plus pratique. L’inconscient en ce sens est favorable à l’action : il effectue une “simplification pratique”. Mais l’action perd la singularité du monde car ce n’est pas utile de la voir. Bergson dans vivre consiste à agir dit “ce n’est pas l’individualité même que notre oeil saisit (...) mais seulement un ou deux traits de reconnaissance pratique”. Notre inconscient efface par question pratique les détails des choses et ne regarde que les traits des plus distincts pour que notre conscience reconnaisse les êtres, objets.. Leibniz, quand à lui, parle de perceptions insensibles. Nous pouvons par exemple voir notre nez, mais par habitude, notre inconscient nous fait ne plus le remarquer. Pourtant, lorsque nous lui accordons notre entière attention, nous ne voyons que ça. Il distingue alors deux types de perception : l’aperception, qui est la perception consciente, et la perception insensible, qui est la perception inconsciente.
Enfin, pour Alain “l’inconscient est une méprise sur le Moi, c’est une idolâtrie du corps”. L’inconscient supposerait alors un autre moi “inconnu” qui agit en nous et a une influence sur le corps. Il a une approche bien plus cartésienne que freudienne. L’optique cartésienne est tout ce qui ne révèle pas de la pensée et donc de l’âme et non des mécanismes du corps. La conception freudienne quant à elle vise à détruire la volonté pour la remplacer par quelque chose d’étranger à l’esprit. L’inconscient alors nous empêcherait il de faire nos propres choix ?
Nombreux sont les philosophes qui ont défendu la liberté et son pouvoir de choisir. Nous pouvons par exemple citer Epictète, Paul Valéry ou encore Rousseau qui a dit “la liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être soumis à celle d’autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre.”. Cette définition allant avec le thème de l’Etat ne reste pas moins une défense du pouvoir de choisir que nous offre la liberté. Toutefois, différentes versions de nos choix existent. Elle peut par exemple être vue comme une absence totale de contraintes ou comme un choix de nos désirs.
Tout d’abord, la liberté pour Descartes n’est pas ce que l’on fait mais comment on le fait. Nous pouvons donner de l’argent à une personne dans le besoin afin d’être bien vu d’un autre. Mais nous pouvons aussi donner de l’argent car c’est ce que nous voulons, ce que nous désirons au plus profond de nous. La liberté devient une attitude, c’est pourquoi il démontre qu’elle consiste à “changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde”. C’est ainsi aussi que les stoïciens et les modernes la conçoivent.
De plus pour Spinoza, la liberté consiste à identifier les déterminismes de notre vie et à pratiquer des distinctions. Il écrira d’ailleurs un livre sur la liberté intitulé I- la liberté est une illusion car, pour lui, nous nous croyons libre car nous ignorons les causes qui nous déterminent. Dans l'éthique, il explique ensuite que si la liberté est une pure illusion c’est parce que l’homme et ses actions échappent à la contingence. Il démontre ce fait en comparant l’homme à une pierre en train de rouler qui, étant consciente, croit se mouvoir d’elle même : “telle est la liberté que tous les hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent.
La liberté, consistant à être libre de nos actes ou de nos pensées, s’oppose alors au déterminisme. Il prône que tout effet a une cause.
Freud, après avoir mis au monde la théorie de l’inconscient a introduit un principe de déterminisme psychique, c’est-à-dire une théorie philosophique selon laquelle les phénomènes naturels et les faits humains sont causés par quelque chose d’autre que les phénomènes ou les faits en question. Pour lui, nous n’avons pas conscience de ce déterminisme : nous sommes déterminés et ignorons ce qui nous détermine. C’est pour cette raison que la conscience dans ces théories est souvent considérée comme la partie visible de l’iceberg : la plus grande partie de ce qu’il se passe en nous nous échappe. Il écrira ici “le Moi n’est pas maître dans sa propre maison”, il affirme ici que nous ne sommes donc pas libre. Toutes nos soit disant “libertés psychologiques” ne sont en réalité que le résultat de déterminismes élaborés. Freud montre aussi comme la personnalité s’élabore à partir des interdits, qui nous retirent donc de notre liberté.
Sartre s’oppose aux idées de Freud à propos du déterminisme et ira même jusqu’à dire que “l’homme qui se croit déterminé se masque sa responsabilité”. Dire que nous n’avons pas conscience de nous et qu’une force extérieure nous aurait obligé à faire ce que nous avons fait serait pour lui une preuve de mauvaise foi. Une excuse pour ne pas essayer, se justifier en cas d’échec ou d’erreur. Et, dans le cas ou nous croyons au déterminisme psychologique, nous nous mentirons simplement à nous même.
L’idée d’inconscient est liée à l’idée de liberté.
Pour commencer, selon Descartes, la liberté n’est pas dans l’ordre du monde, mais réside dans nos désirs. L’homme devient libre lorsqu’il substitue une attitude active à une situation subie, lors qu’il prend parti, prend des décisions, choisit un camps.. La liberté se trouve donc dans les pensées. Que nos actions soient définies par l’ordre du monde ou par notre inconscient ne change alors rien à l’idée de liberté que possède l’homme selon le philosophe, car il reste libre de ses désirs. La liberté se prouve lorsque l’homme oeuvre pour réaliser son destin et ne se contente pas de le subir.
Toutefois selon la définition de liberté de Spinoza, nous accepter que nos pensées inconscientes soient déterminer sans rejeter l’idée de liberté. En effet, le philosophe ne la définit par le libre-arbitre : “il n’est pas un empire dans un empire”, il n’est pas indépendant de la nature et des lois qui la régissent mais est tout de même libre selon la définition qu’il donne au mot : “j’appelle libre, quant à moi, une chose qui est et agit par la seule nécessité de sa nature, contrainte une chose qui est déterminée par une autre à exister et à agir d’une façon déterminée.” (Lettre à Schuller). La liberté apparaît comme une conformité entre ce que nous sommes et ce que nous faisons. L’inconscient fait partie de ce que nous sommes. Or cela signifierait ici que l’idée d’inconscient n’exclut pas l’idée de liberté et que le déterminisme n’est pas une fatalité biologique.
Freud, quant-à-lui croit au déterminisme psychique, ce qui retire toute liberté à l’homme. Il affirme que le hasard, dans notre esprit, n’existe pas et que tout est causé par des désirs inconscients. La liberté psychique est donc, dans ce sens, une illusion. C’est-à-dire une interprétation erronée de la réalité à laquelle font face tous les hommes, fous comme savants et philosophes.
En conclusion, l’inconscient peut-être les pensées et les souvenirs dont nous n’avons pas conscience, mais aussi le tri que fait notre cerveau afin de simplifier la réalité ou encore une partie distincte de notre Moi intérieur qui déterminerait nos actions. Ensuite la liberté est est notre pouvoir de choisir, ce que nous ressentons ou notre libre-arbitre. En parallèle le déterminisme est ce qui nous pousse à faire ce que nous faisons sans laisser de place à la volonté.
L’idée d’inconscient n’exclut l’idée de liberté que si nous voyons la liberté uniquement comme un libre-arbitre total et que nous laissons à la liberté le pouvoir de choisir chacun de nos actes, ce que l’inconscient rendrait impossible. Cette conception de la liberté est discutée, tout comme celle de l’inconscient. De nombreux philosophes se sont exprimés à ce sujet et ont donnés des caractéristiques propres à ces deux idées. Nous pouvons alors imaginer que nous avons un inconscient tout en gardant l’idée que nous sommes libres. Toutefois l’inconscient n’excluant pas l’idée de liberté, oblige à exclure l’idée distincte d’un libre arbitre total. Mais si l’inconscient psychique existe comme le pense Descartes, nous ne sommes alors plus maître de nous mêmes. Pour Freud, l’idée de liberté n’est que narcissisme pur. Pourtant, selon Sartre, il est aussi faux de dire que l’inconscient et le soit-disant déterminisme nous enlève toute responsabilité.
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