VICHY. Eglise Saint-Blaise : Un trésor d’art moderne
Agrandie dans les années trente, l'Église Saint-Blaise Notre-Dame-des-Malades de Vichy impressionne. Les passants comme les habitués l’observent, les yeux ébahis, agréablement surpris en entrant.
Situé dans une ruelle calme, en plein cœur de l’ancien Vichy, le clocher de l’église Saint-Blaise Notre-Dame-des-Malades monte vers le ciel. Le bâtiment a été construit au XVIIème siècle, puis agrandi dans les années trente. “Il existe très peu de bâtiments dans le style art déco aujourd’hui. Il y avait très peu de constructions dans ces années-là”, éclaircie Aurélie Durif, employée à l’office du tourisme.
“Un joyaux d’architecture”
Tous les visiteurs croisés ont été agréablement surpris. Le lieu de construction est idyllique. Autour, des petites rues pavées indiquent la voie, au milieu de bâtiments anciens. L’été, le soleil descend le long des parois, enrobant l’église d’une douce lumière et réchauffant les peaux. Pourtant, le lieu ne donne pas envie d’entrer. Des parois en béton gris, droites, un dôme verdâtre, une architecture passée… rien ne présage ce qui se trouve à l’intérieur.
Mais une fois l’immense porte passée, les visiteurs ont le souffle coupé. “On ne s’y attend pas, c'est un joyaux d'architecture", raconte Françoise, touriste, à bout de voix. “J’ai hésité à y aller. J’ai bien fait, il ne faut pas rater ça !”
En entrant, il faut un moment pour s’habituer à la luminosité. Une étrange odeur flotte dans l’air. Un mélange entre les plantes brûlées, et le parfum des nombreux visiteurs. Une fois ses yeux habitués, Isabelle, en vacances à Vichy, souffle : “c’est extraordinaire. C’est une explosion de couleurs, mêlée à des mosaïques formidables. Ca n’a rien à voir avec le béton.”
Les vitraux immenses semblent vouloir atteindre le ciel, et ils y arrivent. Ils amènent infailliblement les yeux vers le chœur, bleu, traversé d’un arc-en-ciel et entrecoupé de nuages. L’église semble avoir été ouverte tant le détail est surprenant.
“La mosaïque au plafond et sur les murs est tout simplement formidable”, s’émerveille Françoise. Dans un souci du détail sans faille, “les villes saintes ont été peintes sur les murs et les vitraux racontent toute l’histoire de la religion”.
Au centre, sous une orgue sans fin, la nef a gardé son mobilier d’origine. Rien ne dénote avec l’architecture art déco.
Derrière des rideaux, au fond, la chapelle se fait une petite place. Plus modeste faite d’arche et de lumière, elle est moins impressionnante, mais tout aussi belle. C’est ici que viennent les personnes souhaitant prier loin des visiteurs.
“Lorsque l’on repasse dans la pièce principale, on a le souffle coupé”, affirme Michel, vichyssois.
En premier, il y a l’autel en marbre blanc et les mosaïques dorées de la nef. Puis il y a le bleu profond du plafond en arrière-plan.
Toute l’architecture est faite pour diriger le regard vers les vitraux resplendissants. Isabelle se perd dans ses souvenirs, “Pendant quelques secondes, plus personne ne bouge, les yeux fixés sur ces détails.” Puis les lumières automatiques s’éteignent et “on ne voit plus qu’eux”, divins.
Pour Michel, le bâtiment “fait partie de l’histoire incontournable de la ville.” A la sortie, le retour à la réalité est dur. Mais chacun en revient apaisé.
Amandine Rossato