Photo de Emiliano Bar

Photo de Emiliano Bar

Philip Zimbardo est un psychologue américain connu pour son expérience de la prison de Stanford en 1971. Elle avait pour objectif d'examiner les effets d'une situation carcérale sur le comportement des individus. Des étudiants ont étés recrutés pour jouer le rôle de "prisonniers" et de "gardiens" dans une simulation de prison. Elle visait à étudier le comportement de personnes ordinaires mises dans cette situation. Les sujets ont vu leurs rôles être distribués par le fruit du hasard, tous étant au courant du caractère aléatoire de la sélection. Les gardes avaient des matraques en bois, un uniforme type militaire et des lunettes réfléchissantes pour éviter tout contact entre leurs yeux et ceux des personnes enfermés. Ils faisaient des tours et avaient l'autorisation de rentrer chez eux entre chacun. Derrière les barreaux, ils étaient vêtus de longues blouses, sans sous-vêtements et avec des tongs inconfortables. Ils ne pouvaient pas sortir, étaient attachés par une chaine à la cheville, et étaient appelés par des numéros et non leurs noms. Très vite, les gardiens se sont montrés violents envers les prisonniers, conduisant à des situations réellement dangereuses. Un comptage des prisonniers fut mis en place par les participants. Très vite, cela devient une épreuve de plusieurs heures avec des punitions physiques. La salle de bain devient un privilège, les matelas furent supprimés d'une cellule, tout comme leurs vêtements, ils étaient privés de nourriture et subissaient des actes d'humiliation sexuelle. La nuit, les gardes avaient un comportement pire encore, pensant que les caméras étaient éteintes. Les étudiants jouant le rôle de prisonniers sont, en grande majorité, sortis traumatisés. L'expérience, qui devait durer deux semaines, a été contrainte d'être arrêtée au bout de six jours suite aux protestations d'une des intervenantes. Ce fut la seule à protester sur près de 50 personnes. 

Cette expérience met en avant le changement rapide de comportement des étudiants, commettant des actes violent au bout du deuxième jour à peine. Il n'y a eu qu'une seule rébellion au tout début de l'expérience, ce qui montre que malgré le caractère expérimental, la soumission à l'autorité a poussé les participants à accepter la situation ou à commettre des actes immoraux. La prédisposition des individus à la violence est ici mise en avant. Elle montre aussi l'influence des rôles sociaux sur les personnes, se croyant supérieures tout en sachant que leurs rôles avaient été attribués au hasard. En conclusion, l'expérience de la prison de Stanford illustre de manière frappante la capacité des situations sociales à influencer le comportement humain, mettant en lumière les dangers de la conformité aveugle aux normes sociales et à l'abus de pouvoir. Comme dans l'expérience précédente, on remarque que, sans rébellion des autres gardiens, personne ne se prononce et que les actes de violence se perpétuent. 

 

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