Rédaction, Exode De Guerre

Hier, des millitaires sont arrivés à Paris, je las ai regardé depuis ma fenètre. Ils détruisaient tout sur leur passage. Je les ai observés pendant qu'ils montaient la tour Eiffel, pendant qu'ils faisaient monter leur drapeau au sommet. Je les ai entendus fêter leur soi-disant victoire sur nous. Pis j'ai dû fuir cette zone occupée. Les routes n'étaient plus que de la boue, nous étions des milliers, ayant pris le strict minimum, puis ayant fui sur les routes. J'avais 12 ans quand je suis parti avec ma soeur qui en avait 8. Mes parents sont morts dignement en s'opposant à leur arrivée dans la ville. Mais, j'étais jeune, trop jeune, et je n'ai pas su m'occuper d'elle. Elle est morte durant le voyage elle aussi. J'étais plus seule que jamais, et je n'ai jamais pu me pardonner le fait qu'elle ai tant souffert. Elle était malade, mais comment trouver un médecin dans cette exode? Alors, je ne parle même pas d'une pharmacie qui n'a pas été dévalisée... Tout était dévasté. Elle a tellement eu mal, nous ne mangions que très rarement... Tous les deux jours quand nous avions de la chance sinon il nous arrivait de ne pas manger d'une semaine. Et nos repas étaient très maigres. Tout avait été abandonné, de temps en temps nous arrivions à dormir dans un endroit sur, où nous savions que nous n'allions pas mourir de froid. Mais le reste du temps nous nous serrions entre nous et nous croisions les doigts. Pas la peine d'espérer d'avoir un peu d'intimité, nous étions entassés les uns sur les autres avançant tel des zombies prêt à mourir pour leur liberté. chaque pas nous rapprochait du but pourtant le temps avait fait s'envoler chaque particule d'espoir. Tout se ressemblait ... Mais il était trop tard pour faire demi-tour, trop tard pour revenir sur nos pas. Alors nous avancions... Chaque seconde semblait durer une éternité mais nous n'étions pas prêt à subir cet enfer. Pourtant nous y avons cru jusqu'au bout. Beaucoup d'entre nous n'ont pas pu atteindre la fin du voyage et toutes les morts étaient inutiles... Elles permettaient juste de nourrir un ennemi avide de sang et de chair fraîche... Un jour nous nous sommes à notre tour arrêté devant une longue queue, une queue allant du nord au sud. La queue était tellement longue que la frontière était invisible. Ma soeur à ce moment était très mal en point, elle est morte quelques heures après notre arrêt. Et j'ai du attendre seule, deux jours durant. A mon passage toute once d'humanité avait quitté mon corps. Pourtant rien n'était différent... Ce chemin m'a alors paru interminable, j'avais perdu ma famille, mes amis, ma maison, ma vie, pour aller dans un lieu dénudé de sens... Cette lettre est le dernier souvenir que je laisserai dans ce monde avant d'aller rejoindre ma famille.

Adieu M.

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