Avec plus de 30 cm de neige par endroits, des vents avoisinant les 90 km/h et plus de 600 000 foyers ayant été coupé d’électricité, la Côte-Est des Etats-Unis a certainement subi l’une des plus terribles tempêtes de son Histoire. Déjà nommé « Bomb cyclone » par les Américains, le phénomène météorologique a contraint les aéroports à annuler près de 830 vols et a condamné les écoles publiques à fermer leurs portes pendant 48h. A l’heure où le Covid-19 reprend de l’ampleur dans le pays, cet événement a paralysé la région.

Rue de New-York sous la neige © L'Express

Rue de New-York sous la neige © L'Express

Les faits

Si le maire de New-York, Eric Adams, rapportait que « ce n’est pas une tempête de neige qui va nous arrêter » au Washington Post ce vendredi 7 janvier, les conséquences de cette tempête d’ores et déjà nommée « Bomb cyclone » (le cyclone bombe) par les Américains restent importantes.

Le Nord-Est des Etats-Unis a essuyé jeudi et vendredi dernier une véritable tempête déposant en moyenne 18 cm de neige sur la région. Le Rhode Island, le Connecticut et le Massachussetts ont quant à eux pu observer 30 cm de neige par endroits selon le site météorologique AccuWeather. Depuis 22 heures ce vendredi (3 heures samedi en France), les chutes de neige ont cessé sur la Côte-Est des Etats-Unis mais les impacts tout comme les souvenirs restent importants.

Côté voyage, les Américains résidant dans le secteur ont dû attendre une fonte du vaste manteau blanc. L’aéroport LaGuardia de New-York a en effet annulé 2 tiers de ses vols tandis que les aéroports de John F. Kennedy et de Boston ont laissé respectivement plus de 200 appareils cloués au sol. Au total, ce sont 830 vols qui furent annulés durant les 36 heures d’intempérie.

La neige a aussi impacté les foyers outre-atlantique. En Virginie, se sont par exemple 440 000 résidences qui étaient privées d’électricité ce vendredi suite aux chutes d’arbres sur des lignes hautes tensions.

Dans ces conditions, les autorités territoriales ont décrété un état d’urgence dans chaque Etat concerné. A New-York, des chasses neiges ont été déployé pour déblayer la neige qui atteignait plus de 25 cm dans certaines rues. Pour désengorger le trafic routier, Eric Adams a également incité ses concitoyens à ne prendre la voiture qu’en cas d’extrême nécessité. Les écoles publiques de la région (Nord-Est des Etats-Unis) ont vu leurs portes se fermer alors que la plupart des commerces, des banques, des services publics et des entreprises n’étaient déjà pas ouvert au public des suites de la recrudescence de la Covid-19. New-York, Boston, Washington D.C… villes d’habitudes si animées, sont alors devenu, le temps de 48h, des lieux calme, paisible et sans activité.

 

Comme un air de déjà vu…

Si la « Bomb cyclone » fait parler d’elle en ce début d’année 2022, les Etats-Unis n’en sont pas à leurs premiers épisodes tempétueux. Par le passé, la côte Est des Etats-Unis a déjà connu des tempêtes de ce type. Pour exemple, il faut remonter quelques années auparavant lorsqu’en 2017, la tempête Stella a frappé le pays.

L’hiver avait alors été très clément avant de laisser place à une forte précipitation en mars. Vent soufflant à plus de 90 km/h, grêle, éclairs et neige s’abattaient sur Manhattan, poumon économique des Etats-Unis. Par chance, les prévisions avaient vu faux en annonçant 60 cm de neige dans la principale ville de l’Est. En réalité, se sont 15 à 20 cm de neige qui recouvrait le sol Américain en ce mois de mars 2017.

Mais en 2010 déjà, une tempête avait frappé entre le 1er et le 6 février. Son nom, Snowmageddon. La ville de Philadelphie avait reçu 72,4 cm de neige tandis que 45,2 cm étaient tombés sur la capitale à Washington. Cette tempête avait même frappé en deux fois puisque les 9 et 10 février, de nouvelles chutes de neige étaient survenues amenant respectivement chacune 40 et 27,4 cm d’épaisse neige dans les villes citées ci-dessus.

Beaucoup d’autres phénomènes neigeux pourraient être mentionné (Blizzard of 2005, Storm of the century, Great Storm of 1975…).

Les tempêtes telles que Stella, Snowmageddon ou encore le Blizzard of 2005 représentent un parfait exemple pour définir le type de climat dans lequel baignent les New-Yorkais. La ville américaine connaît un climat subtropical reclassifié en 2020 (auparavant continental humide). Elle est soumise à un schéma climatique typique de la zone nord-est de la côte atlantique, similaire à celui qui régit la côte nord-est de l'Asie.  Ainsi, les températures varient énormément au cours de l’année pouvant atteindre jusqu’à 40 degrés l’été et -10 degrés l’hiver.

 

Comment expliquer ce phénomène ?

Carte présentant les zones cycloniques dans le Monde ©Lagons-plages.com

Carte présentant les zones cycloniques dans le Monde ©Lagons-plages.com

La région de New-York et de l’Est des Etats-Unis se trouve en pleine zone cyclonique. Cela signifie que la zone géographique est souvent touchée par la venue de cyclones bouleversant les normales météorologiques. Mais qu’est-ce qu’un cyclone ?

On peut donner plusieurs synonymes à ce phénomène tel qu’ouragan ou typhon. Il s’agit simplement d’un immense tourbillon de vent partant systématiquement de l’océan. Ce dernier est souvent composé de vents chauds et froids et de vents tourbillonnants pouvant atteindre des vitesses ahurissantes. Et comment se forme-t-il ?

Pour qu’un cyclone prenne de l’ampleur, il faut des courants froids et chaud rapprochés comme c’est le cas sur le continent américain entre l’Amérique Latine et l’Amérique du Nord. Les fortes chaleurs tropicales et l’air très humide du Sud créent d’énormes nuages dérivant vers l’océan. Or, des courants froids venus du Nord et l’eau plus fraiche de l’océan engendre un choc de température provoquant une surcharge électrique (orages) et un entrelacement des courants. Le froid descend tandis que le chaud monte provoquant du mouvement. L’eau, le vent, l’orage et la neige se répandent alors autour d’un centre de tornade plutôt chaud, c’est le début d’un cyclone.

Les Etats-Unis et tout particulièrement la Côte-Est subissent régulièrement la venue de cyclones prenant naissance vers l’équateur ou le Brésil. Le cyclone de la tempête que l’on appellera bientôt Snowzilla selon les spécialistes en fait partit.

Finalement, les Américains n’essuient pas leur première tempête mais il est clair que celle survenue en ce mois de janvier constitue l’une des plus importantes de ces 50 dernières années rappelle de nombreux météorologues.

 

Loïs Patton

Retour à l'accueil