Depuis hier, la ville de Kharkiv est touchée par les bombardements russes. « Personne n'est à l'abri », le Président, Volodymyr Zelensky, a qualifié ces attaques de « crimes de guerre ». Tous les habitants du pays sont appelés à résister à l'occupation Russe. 

La place devant la préfecture régionale détruite après les bombardements russes, le 1er mars 2022 afp.com - Sergey BOBOK

La place devant la préfecture régionale détruite après les bombardements russes, le 1er mars 2022 afp.com - Sergey BOBOK

Hier, une bombe russe a explosé sur la place centrale de Kharkiv. La préfecture régionale a été touchée dans le bombardement. Maryse Burgot, envoyée spéciale en Ukraine, explique : « C’est dans le plein-centre de Kharkiv. C’est clairement un bâtiment civil même si, ces derniers jours, étant donné les circonstances, il y avait beaucoup de militaires, de miliciens en armes, mais aussi des volontaires au moment de la frappe. »

Une autre explosion a eu lieu dans un immeuble résidentiel. « Personne n'est plus à l'abri ici », déclare Marissa Zatusky habitante. De nombreux morts sont à déplorer dans les bombardements.

Maryse Burgot, journaliste, précise : « ce qui est clair, c’est qu’en envoyant un missile sur cet endroit stratégique, Vladimir Poutine envoie un message aux Ukrainiens et au monde entier. Rien ne l’arrêtera. »

Le président, Volodymyr Zelensky a déclaré après les bombardements : « la frappe contre Kharkiv est un crime de guerre. C'est du terrorisme d'Etat. » Il appelle tous les habitants à résister à l'invasion russe. 

Aujourd'hui, septième jour depuis le début du conflit, les bombardements continuent. Christopher Miller, reporter, a signalé de nouvelles frappes russes sur la ville aux alentours de 7h30 du matin : 

Des troupes russes aéroportées sont arrivées à Kharkiv et de nombreuses villes aux alentours ont été encerclées. Selon le maire de la ville, Igor Kolykhaïev, les russes auraient pris la gare ferroviaire et le port de la ville.

Le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov, a également déclaré que son pays avait pris possession de la ville portuaire de Kherson : « des unités de l'armée Russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale ». Mais la résistance est toujours en place dans cette zone géographique.

Une réponse armée

Depuis le début du conflit, plus de 25.000 armes ont été distribuées à la population et il est toujours possible d'en récupérer. De nombreux civils détiennent également une arme de chasse. Les inscriptions au sein de la défense territoriale restent ouvertes pour combattre l'envahisseur. 

Pour rappel, le Président, Volodymyr Zelensky, a décrété jeudi 24 février la mobilisation militaire générale. La mesure concerne ceux soumis à la conscription militaire et les réservistes. Le texte précise que « la mobilisation doit être effectuée dans les 90 jours à compter de la date d’entrée en vigueur du présent décret. » Une carte d’identité seule permet de s’inscrire.

Un grand nombre d'habitants se sont déjà pressés devant les centres militaires pour s'enrôler. « Les Ukrainiens n’abandonneront jamais ! », a affirmé la députée, Lesya Vasylenko. « Les Ukrainiens sont entêtés et aiment la liberté. On est prêts à défendre notre pays jusqu’à la fin. »

Le ministère ukrainien de la Défense a demandé à tous les civils présents de s’informer des mouvements des troupes ennemies. Il précise qu'il ne faut pas que les citoyens se laissent faire : « Faites des cocktails Molotov, neutralisez l’occupant ! », des modes d’emploi de la fabrication des armes ont été publiés sur Facebook. De nombreuses images précisent les modes de fabrication :  

Provenance du site Gordonua expliquant la fabrication des bombes artisanales

Provenance du site Gordonua expliquant la fabrication des bombes artisanales

« À tous les pays de l'ex-Union soviétique : regardez-nous, tout est possible. » a déclaré le président. L'heure est à la résistance. 

« Ceux qui voulaient partir sont partis. Ceux qui restent sont calmes et prêts », dit Valentyn Ilchuk, habitant de 38 ans. Sa famille est partie se réfugier dans l’ouest du pays dès les premiers bombardements russes. « Mais moi, je vais me battre pour mon pays, pour ma famille, pour ma maison », assure-t-il sans hésitation. 660.000 personnes ont également pu se mettre à l'abri des combats dans d’autres pays. 

Il continue : « On sait qu’on a devant nous l’une des armées les plus puissantes du monde. Mais les Ukrainiens sont entêtés. Poutine pensait prendre le pays en quelques heures, mais des soldats russes vont mourir ici, probablement plus que nous. »

Kiev résiste aux russes

A Kiev, des soldats russes sont entrés dans la capitale. Les combats continuent et plusieurs centaines de milliers de personnes présentes pour résister à l'occupation. La députée Klymenko insiste : « Ils sont là, ils attendent et ils ne vont capituler d’aucune manière ». 

Le président, toujours présent dans la capitale, a attisé les troupes: « Nous ne pouvons pas perdre la capitale. Je m’adresse à nos défenseurs, hommes et femmes de tous les fronts : cette nuit, l’ennemi va utiliser toutes ses forces pour briser nos défenses de la façon la plus vile, la plus dure et la plus inhumaine. Cette nuit, ils vont tenter de s’emparer de Kiev. »

Mais comme Svetlana Maktel, habitante de Kharkiv, les habitants de la ville et de Kiev le savent : « C'est la guerre. On ne peut pas rester neutre. Nous devons nous battre pour protéger notre pays et notre culture. »

 

Amandine Rossato

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